L’Église Saint Pierre |
L’Église réformée évangélique |
Mais ce ne fut pas toujours le cas.
Pour comprendre cette coexistence, quelques mots d'histoire sur la guerre entre catholiques et protestants:
L’Édit de Nantes, promulgué en 1598 par Henry IV, autorisa la pratique de la religion réformée (protestante).
Mais dès 1660, un certain nombre de mesures étaient prises pour convertir les Cévennes au Catholicisme. Parmi celles-ci, la menace d'instaurer le régime des dragonnades qui consiste à installer chez les récalcitrants un dragon (soldat des troupes régulières) qui loge, mange, dérange et casse pour décourager...
Un procédé qui avait si bien fonctionné dans le Poitou, que l'idée seule de sa mise en œuvre suffit à convertir la grande majorité des Cévenols. En fait, ces convertis ne l'étaient que pour l'obligation et pratiquaient le culte en famille ou dans des lieux reculés tenus secrets.
En 1685, estimant que la quasi-totalité des habitants s'étaient convertis, Louis XIV fit révoquer l’Édit de Nantes.
La période qui suivit fut celle des assemblées secrètes, la période du Désert. Le terme du Désert vient de la bible, de l'époque où les juifs, chassés se retrouvèrent dans le Désert pour y pratiquer leur religion. Le terme fut repris pour imager les assemblées qui avaient lieu dans des clairières, des grottes... Des pasteurs comme François Vivent et Claude Brousson prônaient ouvertement la révolte.
En 1702, Esprit Seguier, Laporte (l'oncle de Roland) et Gédéon Couderc exécutent l'Abbé du Chayla au Pont-de-Monvert. Cet homme impitoyable était l'agent de l'intendant du Languedoc, chargé de faire appliquer la répression en Cévennes. Selon certains, il aurait été enterré dans l’Église de Saint-Germain-de-Calberte, mais sa dépouille n'a jamais été retrouvée.
Cet acte marqua le début de la guerre des Camisards qui fit rage durant 2 ans, entrainant massacres et destruction par le feu de plus de 400 hameaux.
En 1704, après Broglie et Montrevel, arrive le Maréchal de Villars, grand chef militaire de Louis XIV, qui va infliger une sévère défaite à Jean Cavalier, chef camisard, dans la plaine. Roland, le chef camisard qui s'occupait de la Vallée des Gardons, tomba le 14 août 1704. Abraham Mazel, fut l'acteur du dernier soubresaut en 1709, mais fut tué par trahison dans le Vivarais. Ceci marqua la fin des combats, mais pas de la répression qui ne s'apaisera qu'en 1744 (période du second Désert). Certes, l’Église réformée n'est toujours pas reconnue légalement, mais elle est bien là, et en 1787, l’Édit de Tolérance met fin aux persécutions.
Si depuis, Catholiques et Protestants parviennent à vivre ensemble, il faut savoir que jusqu'en 1950, les mariages entre eux posaient de sérieux problèmes. Et si çà et là on trouve encore des cimetières isolés, c'est parce que à l'époque, les protestants ne pouvaient être enterrés en terre chrétienne, d'où la tolérance d'être enterrés chez eux.
Texte: Roger K. sur le site Cévennes.com
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