Les heures les plus douloureuses de ma vie!

Comment retracer la vie de son père? Dans ma carrière, j'ai fait beaucoup de discours en différentes occasions mais je ne m'imaginais jamais écrire celui à l'occasion des obsèques de mon père! Quelques mots griffonnés sur un papier pendant la journée et puis le calme de la nuit du 31 décembre au 1er janvier m'ont permis de surmonter la douleur de cette épreuve.

"Papa, Papy, Pierrot, Pierre

Tu nous avais déjà demandé de réserver le 14 août 2016 sur nos agendas pour fêter tes 90 ans. Tout était préparé et le cuisinier avait même été réservé! Mais le destin en a décidé autrement!

La maladie t'a emporté brutalement et trop tôt, nous privant de cette joie d'être ensemble.

Enfant puis adulte, on pense tous que nos parents restent éternels mais ta disparition vient de nous rappeler la dure et implacable loi de la vie.

C'est maintenant le moment pour ta famille et tes amis de retracer cette vie consacrée au service des autres.

Toi aussi, enfant, à 10 ans, tu as connu un immense chagrin avec le décès de ta mère, Julia, un 28 décembre 1936. C'est peut être cette disparition qui a fait que pendant toutes ces années, tu as voulu te consacrer au service des autres.

D'abord pendant 11 ans en faisant tes études au petit séminaire de Bosserville, puis en Tunisie à partir de 1948 où tu as fait ton métier de soldat au service de la patrie avant de rencontrer Jeannette avec qui tu as sillonné en moto toutes les routes de la région.

Tu as ensuite, pendant toutes ces années passées à la Mutualité Sociale Agricole parcouru également toutes les routes de Meurthe et Moselle au service des agriculteurs. La distinction d'officier du mérite agricole viendra récompenser cet engagement.

A Dommartin même, tu te seras longuement investi au service de la communauté dans tes fonctions au sein du conseil municipal.

Même après ta retraite en 1986, tu as poursuivi ton engagement syndical au sein de la confédération française des travailleurs chrétiens, toujours au service des plus faibles et des plus vulnérables.

Partage, solidarité auront été tes obsessions au cours de ta vie. Tu t'es énormément impliqué dans le monde associatif, notamment au profit de nos aînés mais aussi comme donneur de sang bénévole.

Tu n'auras eu qu'un seul regret, c'est de n'avoir pu accompagner Jeannette dans sa dernière demeure, la laissant orpheline avec sa maladie.

Pour tes enfants, tu auras été un paternel affectueux et bienveillant nous mettant sur les bons rails de la vie.

Merci papa, papy, pierrot, pierre pour cette vie consacrée au service de ta famille et des autres mais malheureusement ta maladie ne nous a pas laissé le temps d'être davantage à tes côtés."

Merci à mon beau-frère, jean-Do, d'avoir pu lire ces lignes.